Analyse fonctionnelle

Enregistrement des événements, pensées, émotions et sensations, comportements et leurs conséquences

Les émotions résultent des interprétations plutôt que des événements

Nos émotions sont influencées par nos pensées et interprétations. Ainsi, ces dernières prennent souvent la forme de pensées automatiques négatives. Alors, ce sont nos interprétations qui influencent nos émotions plutôt que les événements directement. Soulignons que nous passons notre vie à donner du sens et interpréter les événements. Aussi, nous construisons des croyances fondamentales sur soi, les autres et le monde. Et encore, ces croyances sont stables mais lorsqu’elles sont trop rigides, elles peuvent devenir pathologiques et sources de souffrance. En somme l’analyse fonctionnelle en TCC permet d’identifier les émotions et pensées à l’origine de la problématique qui fait souffrir.

Les comportements humains sont issus d’apprentissages. Notons que plusieurs modèles peuvent nous montrer comment un comportement est acquis: conditionnement classique, opérant ou vicariant. Donc, si nous répétons un comportement, c’est qu’il est renforcé par des avantages. Soulignons qu’il y a toujours des conséquences positives (avantages) ou négatives (inconvénients) et celles-ci contribuent ou non au maintien du comportement.

La SORC, une analyse fonctionnelle utilisée en TCC

Le tableau classique présentant la Sorc
Stimulus - Situation

Peut être traduit en le contexte ou la situation dans laquelle l’émotion négative est apparue.

Réaction - Comportements

Traduit ce qu’on fait dans cette situation. Quel comportement mettons-nous en oeuvre.

Organisme

C’est-à-dire « tout ce qui se passe en nous ». Nous nommerons ici nos émotions, les sensations physiologiques et nos pensées.

Conséquences

C’est-à-dire, tous les comportements ont des conséquences. On notera ici toutes les conséquences de notre comportement, positives ou négatives, à  court terme et à long terme.

Faites votre analyse fonctionnelle en TCC à l’aide de nos instructions

Stimulus ou situation déclenchante

Pour commencer notre exercice en analyse fonctionnelle en TCC, pensez à un évènement de ces derniers jours qui a généré des émotions négatives. Cela peut être une situation qui était inconfortable ou des tracas qui vous embêtent dans votre quotidien. Désormais, faites un focus sur un moment bien précis. Quel est l’évènement ou la situation ou l’occasion qui a déclenché l’émotion négative ? Cet évènement peut prendre la forme d’un évènement externe : « J’ai eu le trac de parler en réunion », ou d’une pensée : « Quand je pense que je ne m’occupe pas assez de mes enfants, je culpabilise », ou d’une émotion : « J’ai honte d’avoir bu une bouteille de vin hier soir ».

Premièrement, les questions « qui, quand, où et quoi » sont utiles pour aider à mieux décrire et situer un évènement. Par exemple, s’il s’agit d’une rencontre qui a généré́ une forte anxiété́, on peut chercher à préciser qui était concerné́ dans cette rencontre, quand elle a eu lieu, dans quelles circonstances et à quel endroit. Une fois l‘évènement bien identifié, on l’inscrit brièvement dans la première colonne et, au préalable, on indique le jour et l’heure auxquels il s’est produit.

Emotions

Dans la situation, quelles sont les émotions qui s’activent ? En fait, cette émotion est (ou ces émotions sont) presque toujours déagréable(s),  intense(s) et souvent dysfonctionnelle(s). Ensuite, notez-les dans l’analyse fonctionnelle en TCC ainsi que leur intensité sur une échelle allant de 0 à 100. Voici des exemples d’émotions qu’on peut ressentir.

Hostilité

Agressivité, aigreur, animosité, aversion, impatience, colère, haine, irritation, rage, rancune, ressentiment, révolte

Culpabilité

Auto-dévalorisation Honte Regrets Remords

Anxiété

Angoisse Inquiétude Crainte Effroi Epouvante Frayeur Peur Stress Panique Affolement Nervosité

Tristesse

Peine Chagrin Affliction Abattement Accablement Découragement Désespoir Mélancolie

Sensations physiques

Ensuite, examinons, quelles étaient les sensations physiques ressenties à ce moment-là  ? Soulignons que les émotions induisent un nombre variable de sensations physiologiques et celles-ci varient selon les individus. Ci-après une liste des sensations qu’on retrouve souvent.

Gorge nouée Potrine serrée Noeud à  l’estomac Tension aux épaules Tensions au corps Fourmillements Battements du coeur Transpiration Vision brouillée Mâchoires tendues Mal de tête Difficulté à respirer Sifflement aux oreilles Froideur Chaleur

Bien que nous ne soyons pas habitués à faire attention à ces ressentis, avec un peu d’entrainement nous pouvons devenir capables de distinguer et nommer ces sensations. En effet, les sensations physiques peuvent jouer un rôle important dans l’analyse fonctionnelle en TCC.

Pensées

D’abord, les pensées automatiques sont celles qui surviennent spontanément suite à un événement quelconque. A cette étape, identifions-les afin de les notez dans notre analyse fonctionne en TCC. Celles-ci sont souvent peu conscientes et hors du contrôle de notre volonté. Il s’agit ici de les identifier clairement en même temps que les événements qui les précédent et les émotions qui en découlent. Alors, quelles pensées ont jailli spontanément suite à l’événement et dont résultent cette ou ces émotions ? Cependant, ces pensées parfois conscientes et accessibles peuvent ne pas l’être. Des questions comme celles qui suivent peuvent alors vous faciliter la tâche : « A quoi je pensais tout de suite avant de ressentir cette émotion ? Qu’est-ce qui m’inquiète dans cette situation ? Quelle est la signification de ce qui m’arrive ? De quoi ai-je peur ? » ou « Qu’est-ce que dit mon émotion? » etc.

Une fois les pensées automatiques clairement identifiées, on les inscrit de façon brève et concise dans la colonne. Par exemple, « je me suis dis que j’étais ridicule », « personne ne m’apprécie », « je suis vraiment incompétent », etc., etc.

Réaction – Comportements

Désormais, intéressons nous aux comportements. Qu’est-ce que vous avez fait dans cette situation ? Quel est le comportement qui a suivi ? Nous sommes en quête d’un comportement ouvert. Peut-être, avez-vous évité de faire ce que vous étiez censé faire ? Essayez de décrire votre comportement précisément. Le comportement est quelque chose qu’on vous voit faire, « je parle plus fort », « je reste en retrait », « je fume une cigarette », etc., etc. Cependant, le comportement peut aussi être quelque chose de mental, par exemple, essayer de penser à autre chose, se  répéter mentalement des phrases encourageantes en restant figé pour contrôler l’anxiété. 

Conséquences du comportement dans l’analyse fonctionnelle en TCC

Tous nos comportement ont des conséquences. Nous cherchons toujours un avantage avec nos comportements. L’être humain et tout organisme vivant fonctionnent ainsi. Enumérons alors, quelles ont été les conséquences de chaque comportement. Nous essayerons de distinguer les conséquences à court terme et à plus long terme ? En effet, un comportement à problème est un comportement qu’on aimerait bien changer. Souvent, nous allons remarquer que ce comportement est renforcé par une conséquence positive immédiate. Celle-ci permet le conditionnement et le maintien du comportement. A plus long terme, il y a souvent une conséquence négative, c’est elle qui vous amène à vouloir changer le comportement. Par exemple, Anna a une phobie du sang. Elle évite les hôpitaux. Eviter soulage son anxiété (conséquence positive). Mais à plus long terme elle culpabilise car elle ne prend pas soin de sa santé (conséquence négative). 

Exemple

Un jour, Mélanie a eu un appel de son supérieur. Ce dernier l’a convoqué pour un entretien quelques jours plus tard. Mélanie a immédiatement paniqué. Elle craignait que son supérieur lui fasse des reproches, qu’elle soit licenciée. Ne faisant plus ses nuits elle devenait irritable. Mélanie faisait des efforts pour ne pas y penser, sans succès. Elle avait tendance à boire quelques verres le soir pour se détendre.