Je n’ai pas confiance en moi. Objectivement j’ai bien réussi ma vie, mais je continue de douter de tout. Je me remets en question souvent, ça me fatigue.
Anna, 45 ans
Schéma Imperfection – HonteJ’ai peur de tout. De tomber malade, que je vais avoir un accident, que je vais devenir pauvre…
Paul, 25 ans
Schéma Peur du danger et de la maladie
Petit guide d’exploration
A la découverte de mes schémas précoces inadaptés
Ce guide a été rédigé par Eugènie Vaillant Coindard à partir des travaux de Young, Klosko & Weishaar, 2017
Ce guide vous permettra de mieux comprendre les différents schémas, comment ces schémas peuvent influencer votre vie et comment ils se sont mis en place. Un psychologue pourrait vous donner d’autres informations. Il existe un questionnaire de 232 questions évaluant les schémas. Si vous avez un schéma activé, celui-ci risque d’engendrer souffrance en induisants des répétitions problématiques dans votre vie.
Les schémas précoces inadaptés du domaine de séparation et rejet
Abandon et instabilité
D’où vient le schéma d’abandon?
- mes premères figures d’attachement ont manqué de constance dans la manière de répondre à mes besoins;
- j’ai été séparé précocement et pendant de longues périodes d’une ou plusieurs figure(s) d’attachement ;
- mes figures d’attachement pouvaient m’exprimer beaucoup d’affection, mais me rejetaient la minute suivante
Comment le schema influence mon fonctionnement ?
J’ai des croyances profondes concernant le fait que les autres (mon/ma partenaire, les membres de ma famille, mes ami.e.s) ne sont pas fiables, ils peuvent se détacher de moi et m’abandonner à tout moment. Leur affection ne m’est pas acquise. Je dois m’attendre à faire l’expérience de rejet à chaque instant. L’affection qu’ils me portent, le lien que j’ai avec eux sont conditionnels et peuvent être remis en question n’importe quand.
Comment mon schéma d’abandon se manifeste aujourd’hui ?
- je m’entoure de personnes avec qui je ne construis qu’un lien superficiel
- je coupe court à la relation si elle devient trop intime
- je recherche constamment des signes annonçant l’abandon
- j’ai besoin sans cesse de me rassurer par des preuves que l’autre ne va pas m’abandonner
- par mon comportement, je fais en sorte de pousser l’autre à me rejeter
- je rejette l’autre avant qu’il ou elle ne me rejette
Lire aussi : Problèmes de couple et schèmas affectifs
Méfiance/abus
D’où vient le schéma méfiance/abus ?
- J’ai subi des violences, de la maltraitance physique, sexuelle ou psychologique de la part de figures d’attachement ou d’autres personnes.
Comment ce schemas influence mon fonctionnement ?
J’ai des croyances profondes concernant le fait que les autres (mon/ma partenaire, les membres de ma famille, mes ami.e.s) peuvent abuser de moi, ont des intentions malveillantes vis-à-vis de moi, même déguisées sous des airs de bienveillance (cherchent à obtenir quelque chose de moi, souhaitent me faire du mal).
Comment ça se manifeste aujourd’hui ?
- j’accepte des relations toxiques, maltraitantes, violentes (comme si je le méritais)
- je reste sur mes gardes dans toutes mes relations
- je coupe court à la relation si elle devient trop intime, ce serait m’exposer et me mettre en danger
- je recherche constamment des signes dénonçant des intentions malveillantes, un abus à venir
- j’utilise moi-même des formes de violence ou de maltraitance comme mode de défense préventive (« mieux vaux prévenir que guérir »)
- par mon comportement, je fais en sorte de pousser l’autre à être violent(e) à mon égard
Lire aussi : Problémes de couple et schémas affectifs
Manque affectif
D’où vient mon sentiment fréquent de manque affectif?
- mes premières figures d’attachement ne répondaient pas à mes besoins affectifs, elles étaient froides et ne me manifestaient pas d’amour
- elles ne m’ont pas permis de me sentir écouté.e, compris.e, pris.e en compte
- elles ne m’ont pas guidé.e ni protégé.e quand j’en avais besoin
Comment ce manque influence mon fonctionnement ?
J’ai le sentiment que les autres pratiquent de la « rétention affective» : ils ne veulent ou ne peuvent me donner l’affection dont j’ai besoin ou les manifestations affectueuses que j’attends. « Qui a connu la faim ne sera jamais rassaisié : mon appétit de témoignages d’affection n’arrive jamais à me satisfaire.
Comment se manifeste-t-il aujourd’hui ?
- je commence et je maintiens des relations avec des personnes froides qui ne ressentent et/ou n’expriment pas leur affection à mon égard
- quelle que soit la quantité d’affection que l’on me témoigne, je reste sur ma faim et ressens de l’insatisfaction
- je nie ou cache mes besoins affectifs pour éviter la souffrance de ne pas être satisfait.e
- j’évite les relations intimes qui me mettraient en situation d’attendre quelque chose de l’autre
Lire aussi : Problèmes de couple et schèmas affectifs
Imperfection – honte
D’où vient mon sentiment d’imperfection et honte ?
- mes premièes figures d’attachement ne validaient pas mes qualités et réussites, dramatisaient mes échecs
- elles m’ont fait sentir que leur reconnaissance et leur amour dépendait de mes succés
- elles me dévalorisaient gratuitement et excessivement
- elles se montraient indifférentes à mes accomplissements
- elles ne valorisaient que l’excellence, la perfection
Comment mon schéma d’imperfection et honte influence mon fonctionnement ?
J’ai des croyances profondes qu’il faut être parfait(e) sur tous les plans, en tout temps, pour avoir de la valeur, et que l’estime et l’affection des autres à mon égard dépendent de ma capacité à répondre à ces exigences élévées. Je n’ai pas le droit à l’erreur, ou même à l’approximation. Quoi que je fasse, je n’atteins pas les idéaux que je me suis fixé.e : j’ai un sentiment constant d’incompétence, d’infériorité, d’imposture, d’absence de valeur. J’ai le sentiment que personne ne peut m’aimer, en tout cas pas pour ce que je suis.
Comment le schéma d’imperfection et honte se manifeste-t-il aujourd’hui ?
- j’entreprends et je maintiens des relations avec des personnes qui me dévalorisent, voire me rejettent
- je fuis les relations trop proches dans lesquelles mon imperfection, mes failles pourraient se révéler
- j’ai tendance à être très critique vis-à-vis des autres
Isolement social
D’où est-ce que ça vient ?
- mes premières figures d’attachement vivaient elles-mêmes coupées des relations sociales avec l’extérieur; j’ai grandi dans une « bulle » qui n’était pas intégrée à un groupe social, une communauté ; les échanges avec d’autres personnes que le noyau familial étaient limitées ou inexistantes
- un autre schéma (Méfiance, Abandon, Imperfection, Manque affectif) m’a conduit à me retirer (plus ou moins) des relations sociales, à ne pas développer un réseau d’amis ni de connaissances, à considérer les autres comme des étrangers
Comment ça influence mon fonctionnement ?
J’ai la croyance profonde d’être fondamentalement différent.e des autres, voire de vivre dans un monde séparé, de ne pas être en mesure de connecter authentiquement ni profondément avec les autres. J’ai le sentiment que personne n’est assez semblable à moi pour me comprendre vraiment, et j’ai l’impression de n’être à ma place nulle part.
Comment ça se manifeste aujourd’hui ?
- en interaction, je me focalise sur nos différences et je ne vois pas nos points communs, ou je les minimise
- j’évite les situations sociales, notamment les groupes, ou j’ai une attitude de retrait
- j’évite les relations de familiarité
- je ne me sens proche de personne, ce qui génère un intense sentiment de solitude
Les schémas précoces inadaptés du domaine de manque d’autonomie et incompétence
Dépendance – incompétence
D’où est-ce que ça vient ?
- mes premières figures d’attachement ont toujours répondu à tous mes besoins (voire en les anticipant) sans considérer mon stade développemental qui aurait demandé qu’on me laisse davantage d’autonomie
- elles ne répondaient pas à mes besoins alors que mon stade développemental l’aurait demandé, ce qui m’a conduit à apprendre que je n’étais pas capable d’y répondre moi-même
- elles me surprotégeaient et m’empêchaient d’expérimenter la prise de risque de l’autonomie, la découverte de mes compétences et ressources personnelles
Comment mon schémas de dépendance et incompétance influence-t-il mon fonctionnement ?
J’ai des croyances profondes concernant le fait que je ne suis pas capable d’assumer des responsabilités, de me gérer et de gérer ma vie, d’accomplir un certain nombre de choses perçues comme excédant mes capacités et ressources. J’ai donc besoin des autres pour tout. Je n’ai pas confiance dans mon jugement ni dans mes ressources pour faire face aux exigences que je rencontre ou que je perçois.
Comment ce schémas se manifeste-t-il aujourd’hui ?
- j’ai tendance à me reposer sur les autres pour accomplir des impératifs quotidiens (financiers, administratifs, domestiques, professionnels), mais aussi pour faire des choix
- j’évite de prendre des décisions (m’en remets à l’avis d’autrui), et si je ne le peux pas, je doute beaucoup
- j’évite les nouveaux défis, les situations nouvelles demandant de l’adaptation
- je me fixe des objectifs personnels bas
Peur du danger ou de la maladie
D’où vient ce schémas?
- les premières figures d’attachement avaient un schéma semblable et m’ont fait très précocement percevoir le monde comme dangereux
- j’ai dû faire face à des événements stressants en lien avec la maladie ou le danger
- elles me surprotégeaient et je n’ai pas appris à développer mes habilités et confiance en moi pour faire face à des situations stressantes, par conséquent, je me sens vulnérable et anxieux.se
- Comment ça influence mon fonctionnement ?
J’ai des croyances profondes concernant ma vulnérabilité et ma fragilité face à un monde perçu comme dangereux (ou concernant la vulnérabilité d’autrui). J’ai des craintes intenses et permanentes concernant ma santé ou celle de mes proches, physique (peur de développer une maladie grave, des dangers physiques) ou psychique (peur de perdre le contrôle, la raison, mes facultés mentales).
Comment ça se manifeste aujourd’hui ?
- j’anticipe constamment qu’une catastrophe peut se produire (accident, problème médical grave
- j’en recherche les signes en permanence; je n’ai jamais l’esprit tranquille
- j’essaie de faire en sorte de contrôler le danger (je planifie, je prends des précautions, ce de manière exagéré par rapport aux risques réels), pour moi-même comme pour mon entourage
- ce qui peut m’amener à vouloir contrôler les autres, leur exposition au risque
- quand je ne peux pas prévoir ni contrôler le danger, j’évite toute situation comportant une part minime de risque ou d’incertitude
Fusionnement – personnalité atrophiée
D’où est-ce que ça vient ?
- mes premières figures d’attachement avaient un schéma semblable et « fusionnaient » affectivement avec moi
- ou elles étaient totalement absentes ; ou encore, j’avais une unique figure d’attachement, polarisant totalement ma vie affective, ce qui a empêché la construction de mon identité autonome à partir de différents modèles
Comment ça influence mon fonctionnement ?
Je fusionne affectivement avec une ou plusieurs personnes (d’anciennes figures d’attachement ou de nouvelles relations). Je ne me vois pas vivre ni être heureu.s.e sans l’autre : j’existe par, à travers lui/elle. Je n’ai pas une vision très claire de mon identité propre, indépendamment d’autrui ; je peux même douter de ma propre existence.
Comment ça se manifeste aujourd’hui ?
- je ne recherche pas l’autonomie dans mon quotidien, dans mes projets de vie, que je construis en fonction de l’autre, sans la plus petite part d’indépendance
- je polarise mes investissements, mes activités sur / en fonction de l’autre
- en son absence, je ne sais pas très bien ce que je veux ni qui je suis ; je me sens vide, sans but
- un abandon par autrui (parfois même une séparation) signifie en quelque sorte mon anéantissement/ma « mort identitaire »
- ou je me sens étouffé par l’autre
Echec
D’où est-ce que ça vient ?
- mes premières figures d’attachement me dévalorisaient, ne soulignaient que mes échecs, ou transformaient mes réussites en échecs
- ou elles me surprotégeaient, m’empêchaient d’apprendre par essais et erreur, de découvrir ma compétence et ma capacité à faire face
Comment ça influence mon fonctionnement ?
J’ai la croyance profonde que je ne peux qu’échouer dans tout ce que j’entreprends, y compris les choses anodines. J’ai le sentiment que je n’ai pas en moi ce qui me permettrait de réussir, ou de le faire aussi bien que les autres. J’ai un sentiment inébranlable d’infériorité, d’incapacité.
Comment ça se manifeste aujourd’hui ?
- je crée toutes les conditions assurant mon échec (théorie de l’auto-handicap)
- je m’en remets au hasard pour déterminer de l’issue des événements, décider de mon destin
- j’évite tout simplement la réalisation des tâches, des plus importantes à de plus anodines
- je n’entreprends rien qui me semble dépasser mon niveau de compétence perçu (très bas)
- je fais en sorte que les autres n’aient pas d’attentes élevées vis-à-vis de moi
Les schémas précoces inadaptés du domaine de manque de limites
Grandeur – droits personnels exagérés
D’où est-ce que ça vient ?
- mes premières figures d’attachement répondaient à tous mes besoins de manière immodérée
- elles survalorisaient la moindre de mes actions et caractéristiques
- ou me dévalorisaient excessivement
- elles n’ont pas établi de limites fermes
- ou elles ont établi des limites et règles excessivement strictes
Comment ça influence mon fonctionnement ?
J’ai une très haute idée de ma valeur personnelle et m’attends à obtenir des privilèges en conséquence. J’ai la croyance profonde que je mérite davantage que les autres, que je vaux mieux qu’eux. J’ai de la difficulté à prendre en compte les droits et les besoins d’autrui ; je n’accorde pas d’importance à la notion de réciprocité. J’ai des attentes élevées concernant ce que la vie, les autres, la société, le destin me doivent en termes d’accomplissement, de reconnaissance et de valorisation.
Comment ça se manifeste aujourd’hui ?
- j’ai de nombreuses revendications, j’exige des privièges, des droits spéciaux, dans diverses situations (administratives, professionnelles, sociales)
- j’ai tendance à dominer l’autre, à m’attendre qu’il se plie à ce que je désire (et rapidement), parfois jusqu’à utiliser la manipulation ou la menace
- je me mets en situation de réussite
- et si j’échoue, j’attribue ces échecs à des causes extérieures à moi-même
Contrôle de soi – autodiscipline insuffisants
D’où est-ce que ça vient ?
- mes premières figures d’attachement répondaient à tous mes besoins de manière immodérée, les anticipaient même
- elles n’ont pas fait exister de cadre ou de limites dans la satisfaction de mes désirs du moment
- ou elles ont établi des limites et règles excessivement strictes
Comment ça influence mon fonctionnement ?
J’ai la croyance profonde que je n’ai pas besoin, envie ou ne peux pas me contrôler. Les bénéfices de l’autocontrôle, de l’autodiscipline n’en valent pas les coûts. Je vis plutôt dans l’instant, je prends peu en compte les conséquences à long terme de mes choix, des effets que cela peut avoir sur autrui.
Comment ça se manifeste aujourd’hui ?
- j’attends que les autres / le monde répondent à mes besoins et désirs de manière immédiate
- et je suis frustré.e si ce n’est pas le cas
- je ne me fixe pas d’objectifs qui soit trop ambitieux ou ait des implications contraignantes
- je sacrifie mes objectifs à long terme à des désirs et objectifs à court terme
- j’évite les situations qui pourraient me confronter à de la souffrance
- je suis sujet.te à l’impulsivité dans mes prises de décisions et mes actions
- j’évite tout ce qui peut s’avérer pénible : responsabilités, efforts, contraintes, engagement
Les schémas précoces inadaptés du domaine d’orientation vers les autres
Assujettissement
D’où est-ce que ça vient ?
- mes premières figures d’attachement faisaient toujours passer leurs propres désirs et besoins avant les miens
- elles invalidaient explicitement ou implicitement la l’égitimité de mes besoins
- elles m’interdisaient de seulement les exprimer
- elles m’accordaient de l’affection, de la considération seulement si je faisais taire mes besoins
Comment ça influence mon fonctionnement ?
J’ai la croyance profonde que je dois me soumettre aux opinions et désirs des autres, répondre à leur besoin, pour me prémunir de conséquences négatives pour moi (rejet, abandon, répression).
Comment ça se manifeste aujourd’hui ?
- je n’exprime jamais, ou minimise, ce que je ressens, pense ou voudrais au fond de moi
- au point que je peux en oublier ce que je ressens, pense ou désire réellement
- de telle sorte que je ne m’engage ou ne m’investis pas sincèrement dans mes relations (retrait affectif)
- j’acquiesce et confirme même si je ne suis pas d’accord avec les opinions des autres
- je suis docile et malléable; je « ne fais pas de vague », je m’adapte à l’autre
- voire je m’empresse de lui faire plaisir, de répondre à ses demandes et désirs
- je peux avoir une colère refoulée, et/ou une attitude passive-agressive
Abnégation
D’où est-ce que ça vient ?
- mes premières figures d’attachement faisaient toujours passer les désirs et besoins d’autres avant les miens (eux-mêmes, d’autres membres de la famille, des personnes extérieures)
- elles invalidaient explicitement ou implicitement la légitimité de mes besoins
- elles m’interdisaient de seulement les exprimer
- elles m’ont transmis implicitement ou explicitement des valeurs morales très rigoureuses sur l’altruisme et le dépassement de soi
Comment ça influence mon fonctionnement ?
J’ai la croyance profonde que les besoins des autres sont prioritaires, qu’il m’incombe personnellement de les satisfaire (même au détriment de mes propres besoins, que je ne pense même pas à prendre en compte). J’ai un sentiment de responsabilité aigu vis-à-vis d’autrui, quel que soit le niveau de familiarité (mes proches comme de parfaits inconnus). J’en ai besoin notamment pour maintenir mon estime de moi-même, me protéger de la culpabilité d’être égoïste (qui survient très facilement), ou pour préserver les liens (chaque preuve d’abnégation me permet de cotiser pour une « assurance relation »).
Comment ça se manifeste aujourd’hui ?
- je satisfais constamment aux attentes, besoins, demandes des autres, les anticipe même
- au point que je peux en oublier ce que je ressens, pense ou désire réellement
- ce qui peut me faire perdre le contact avec ce que je veux, qui je suis
- ou bien, j’évite au maximum les situations dans lesquelles je me sentirais obligé.e de répondre aux besoins de l’autre
- je réagis intensément aux plus petits signes de souffrance chez l’autre
- je peux ne pas comprendre pourquoi les autres ne me le rendent pas
- voir éprouver à la longue de la frustration, de l’amertume ou du ressentiment, exprimés ou intériorisés
Recherche d’approbation et de reconnaissance
D’où est-ce que ça vient ?
- mes premières figures d’attachement manifestaient la plus grande indifférence face à mes réalisations
- elles me portaient aux nues en cas de réussite, survalorisaient certaines qualités et actions, et m’ignoraient ou me dévalorisaient en l’absence de réussite ou en cas d’échec
- elles m’ont fait sentir que leur reconnaissance et leur amour dépendait de mes succés
Comment ça influence mon fonctionnement ?
J’ai la croyance profonde que ma valeur personnelle est définie par les évaluations et les marques explicites d’approbation d’autrui. Mon estime de moi-même est indexée sur l’attention, l’estime et la reconnaissance que j’obtiens des autres.
Comment ça se manifeste aujourd’hui ?
- j’agis de manière à recevoir de l’approbation et de la reconnaissance (recherche de succès, de réussite) ; je je cherche à faire impression et à me mettre en valeur
- j’attends des témoignages valorisants de la part d’autrui, qui plus est francs, explicites, emphatiques
- faute de quoi ils ne valent rien, je doute et ne leur accorde pas de crédit
- je réagis très mal (désespoir, colère) face aux signes de rejet ou de désapprobation, même mineur
- j’émets des demandes constantes de réassurance, des compliments par rapport à mes choix, mes qualités, mes réalisations
- je fais des choix de vie qui me semblent valorisés par autrui, plutôt que répondant à des besoins et désirs personnels profonds
Les schémas précoces inadaptés du domaine de survigilance et inhibition
Négativité – pessimisme
D’où est-ce que ça vient ?
- mes premières figures d’attachement soulignaient et dramatisaient les aspects négatifs de l’existence, et niaient, ignoraient ou minimisaient ses aspects positifs
Comment ça influence mon fonctionnement ?
J’ai la croyance profonde que le monde et la vie ne m’apporteront que des tourments et tracas, et que rien de bon ne peut m’arriver. Je me focalise sur les affres de l’existence, et j’évite de nombreuses situations comportant une part de risque ou certains coûts, ce qui me prive d’un certain nombre d’expériences positives et de bénéfices.
Comment ça se manifeste aujourd’hui ?
- je ne vois et ne retiens que les aspects négatifs de mes expériences
- je prévois que ça se passera mal, quoi que « ça » soit
- je suis indécis, j’ai peur de faire des erreurs et j’en dramatise les conséquences
- j’anticipe la survenue de catastrophes, au travail, dans mes relations, pour ma santé ou celle des autres, au niveau financier ou administratif
- j’évite de m’exposer à des situations non routinières ou de faire des projets qui pourraient mal tourner,
- j’ai un état d’esprit et d’humeur souvent négatif : anxieux, pessimiste, mécontent
Surcontrôle émotionnel
D’où est-ce que ça vient ?
- mes premières figures d’attachement invalidaient explicitement ou implicitement la légitimité de mes besoins
- elles m’interdisaient de seulement les exprimer
- elles m’ont transmis implicitement ou explicitement des valeurs morales très rigoureuses concernant le contrôle de soi et des émotions
- ou bien, elles n’avaient aucun contrôle sur leurs émotions et leurs réactions, omniprésentes et surdimensionnées
Comment ça influence mon fonctionnement ?
J’ai la croyance profonde que les émotions sont des entités à proscrire (chez moi ou chez les autres), ou à dissimuler. Je dois contrôler l’intégralité de mes expériences, au risque de perdre le contrôle sur mes actions ou de m’attirer la désapprobation d’autrui. Je survalorise ce qui est logique, rationnel, raisonnable.
Comment ça se manifeste aujourd’hui ?
- je redoute ou je proscris la spontanéité, chez moi ou chez les autres
- je m’interdis d’exprimer ce que je ressens, j’en minimise l’intensité
- voire, j’en viens à ne plus être capable d’identifier mes émotions, envies et besoins, voire à ne rien ressentir de tout cela
- je réagis mal (gêne intense, désapprobation, peur) face aux émotions des autres, surtout lorsqu’elles sont intenses ; elles me semblent d’ailleurs disproportionnées ou inappropriées
- mon entourage me trouve distant.e, froid.e, strict.e ; je n’éprouve pas, ou très peu, d’émotions positives, de plaisir, de satisfaction
Idéaux exigeants – critique excessive
D’où est-ce que ça vient ?
- mes premières figures d’attachement ne validaient pas mes qualités et réussites, dramatisaient mes échecs, soulignaient les aspects négatifs de mes réalisations et en ignoraient les qualités
- elles m’ont fait sentir que leur reconnaissance et leur amour dépendait de mes succès
- elles me dévalorisaient gratuitement et excessivement
- elles se montraient indifférentes à mes accomplissements
- elles ne valorisaient que l’excellence, la perfection
Comment ça influence mon fonctionnement ?
J’ai la croyance profonde que l’on doit, et qu’il est possible, d’atteindre des normes idéales dans ses réalisations (moi-même et/ou les autres) ; ce, dans tous les domaines de la vie. Il peut s’agir d’un impératif moral, ou d’une peur de la désapprobation d’autrui (entourage, regard social).
Comment ça se manifeste aujourd’hui ?
- je m’efforce de réaliser parfaitement tout ce que j’entreprends et ne tolère pas le moindre défaut ; j’accorde une grande importance aux détails
- la moindre faille (chez moi ou chez autrui, dans mes réalisations ou celles des autres) est vécue comme très grave
- je suis constamment préoccupé.e par les notions de temps, d’efficacité, de productivité, d’optimisation
- je suis très exigeant.e avec moi-même et avec les autres, quel que soit le domaine concerné
- j’ai la critique facile, souvent absolue et définitive, sans nuance, pour moi-même comme pour les autres
- j’accorde beaucoup d’importance aux règles (sociales, morales, religieuses) et dramatise leur dérogation (par moi-même ou par les autres), même mineure
Punition
D’où est-ce que ça vient ?
- mes premières figures d’attachement dramatisaient l’importance et la gravité des erreurs, défauts, failles (des gens, de mes réalisations)
- elles ne valorisaient que l’excellence, la perfection
- elles imposaient des règles très rigides et utilisaient facilement la punition en cas de « manquement » perçu
Comment ça influence mon fonctionnement ?
J’ai la croyance profonde que les fautes (les miennes et/ou celles des autres) sont impardonnables, et méritent d’être punies ; on n’a pas le droit à l’erreur. Si quelque chose ne se passe pas de manière idéale, quelqu’un doit être responsable (moi-même ou quelqu’un d’autre) et doit payer. Il n’existe pas de circonstances atténuantes, ou elles ne justifient pas l’erreur ou les manquements perçus.
Comment ça se manifeste aujourd’hui ?
- je « guette », recherche et souligne les défauts, erreurs et approximations (chez moi, les autres, les situations)
- la moindre faille mérite un châtiment significatif
- je suis intolérant.e, extrêmement critique, impatient.e
- je ne pardonne pas, ou très difficilement