Les 10 piliers Mindfulness pour améliorer nos relations

Nos relations amicales, sociales et amoureuses constituent un des piliers de notre vie. L’espèce humaine est profondément sociable et avoir des relations satisfaisantes est indispensable pour se sentir heureux. Lyubormisky, King et collaborateurs, 2005, ont démontré que le bonheur est lié à une satisfaction de la vie conjugale, familiale et amicale.

Les amis sont des ressources qui peuvent nous aider à traverser une période dure. Les relations amicales nous procurent bonheur et satisfaction. Des relations dysfonctionnelles et insatisfaisantes engendrent un sentiment de solitude et rejet.

Comment faire pour prendre soin de nos relations ? Et si je n’en ai pas comment puis-je en créer de nouvelles ? Entretenir ses relations s’apprend. Tisser de nouveaux liens est possible. Et même savoir mettre fin à des relations toxiques peut être tout aussi important.

Styles relationnels

La façon dont nous vivons nos relations dépend des « styles d’attachement ». Ces derniers sont le résultat de nos premières relations. Les styles d’attachements se reflètent dans des schémas cognitifs et émotionnels qui organisent et interprètent les expériences vécues. Les schémas constituent des manières stables et répétitives d’interpréter et réagir aux situations relationnelles. 

Ainsi, ils déterminent la façon dont nous nous sentons et nous comportons avec les autres. Notre façon de nous percevoir est influencée par nos schémas. Ceux-ci sont constitués de souvenirs, émotions, cognitions et sensations corporelles. Ils se construisent au cours de l’enfance ou de l’adolescence avec les personnes de référence, c’est-à-dire nos parents ou tuteurs. Les schémas se stabilisent dans le temps, et deviennent des traits de notre personnalité. Ils peuvent devenir rigides et malheureusement engendrer beaucoup de souffrance. 

Bien s'entendre dans le couple.

Réussir une relation 

1 ETRE COHÉRENT AVEC SES PROPRES VALEURS

Dans l’interaction avec l’autre, nous pouvons avoir des réactions automatiques. Ces réactions sont issues de notre manière d’interpréter le monde. Les filtres de nos schémas nous empêchent parfois de considérer qu’une situation peut être interprétées de plusieurs manières. Notre façon d’interpréter est bien la nôtre. Elle est issue de nos expériences passées, de nos schémas. Lorsque nous avons « trop la tête » dans la réaction, nous avons du mal à voir clair. Les réactions émotionnelles nous poussent à réagir vite et souvent nous allons regretter après des comportements trop spontanés, trop peu réfléchis.

Bien se connaître, consiste à savoir repérer l’expression de nos schémas. En étant en pleine conscience, nous pouvons observer ce qui se passe en nous. Au lieu de nous laisser emporter par les émotions nous pouvons apprendre à les observer, à prendre de la distance, et avoir plus de choix sur le comportement à adopter.

Nos valeurs et motivations profondes orientent nos comportements. Les valeurs orientent notre vie, telle qu’une boussole, nous donnant des indications sur la personne qu’on a envie d’être et les qualités que nous voulons développer.

Agir de manière impulsive et automatique en réponse à nos émotions nous éloigne de nos valeurs. Par exemple, quelqu’un est impoli avec vous, la colère monte. Vous pouvez avoir envie de réagir suivant la colère, en répondant avec un ton cassant et agressif afin de vous venger et prendre le dessus sur l’autre, qui va à son tour vous répondre… Mais, est-ce cohérent avec mes valeurs?: « Qu’est qui est important pour moi ? Comment agir pour être bien avec moi-même ? ». Peut-être, il est plus cohérent de reconnaître les faiblesses de l’autre et avoir des comportements affirmés, non violents. Vous pouvez manifester votre désapprobation sans céder à votre propre colère.

Si notre valeur est la gentillesse et le respect des autres, rester cohérent avec cette valeur nous permettra d’être bien avec nous-même. Avoir de la fierté, au lieu de ressentir la honte ou le regret en ayant fait des choses qu’on regrette par la suite. 

2 NOUS N’AVONS PAS TOUS LES MEMES BESOINS

Être sensible ou ouvert aux besoins des autres. Penser qu’on a tous les mêmes besoins dans les relations peut être trompeur. Les contextes changent, les besoins et les demandes des personnes aussi. Prendre pour acquis que leurs besoins sont similaires aux nôtres entraînera des malentendus et des difficultés relationnelles. Par exemple, Anna a besoin d’être rassurée dans les relations. Elle pense que son ami Tom a le même besoin. Elle devient très présente et a tendance à l’étouffer.  

3 REMETTRE EN QUESTION NOS PENSEES D’INSÉCURITÉ

Notre système de pensées est structuré pour nous protéger. Mais il est aussi la conséquence de nos schémas. Parfois, il peut devenir rigide et obstiné et nous alerter et activer de l’anxiété inutilement. Des pensées irrationnelles peuvent faire leur apparition : « Je ne suis pas à la hauteur. S’ils savaient… », « Personne ne pourra m’aimer », « S’ils me connaissaient vraiment ils me quitteraient », etc.

Il est bien utile de repérer ces pensées automatiques qui peuvent avoir des répercussions négatives sur nos relations actuelles. En prendre conscience est un premier pas. Reconnaître qu’elles ne sont qu’une interprétation possible parmi d’autres. Ensuite il est nécessaire d’envisager une perspective plus saine et équilibrée : « Je peux accepter de ne pas être aimé ou estimé de tout le monde » ou « Il est normal que certaines personnes réagissent négativement envers moi », etc.

4 CULTIVONS L’ESTIME EN SOI 

Plus l’estime de nous-mêmes est bonne, meilleures seront nos relations. Afin de cultiver et nourrir l’estime de soi, il est important d’agir dans le respect et en cohérence avec nos valeurs. Cela nous permet d’être fier de nous-mêmes. Se sentir consistent. Nous nous respectons et nous respectons les autres. 

5 RECONNAÎTRE L’IMPULSION D’AGIR ET FAIRE UNE PAUSE

Des fortes émotions négatives peuvent nous pousser à agir. Penser à faire une pause avant d’agir, prendre conscience de ce que nous ressentons. Observer les pensées qui sont en lien avec ses émotions négatives. Celles-ci peuvent nous pousser à agir sur l’impulsion.

Se donner la possibilité d’agir en cohérence avec nos valeurs. Expérimenter de nouveaux comportements plus sains, est important pour améliorer la qualité de nos relations et de nos vies.

6 RESTONS OUVERT ET CURIEUX

Nous sommes forcements impliqués dans les relations interpersonnelles. Cette implication consiste en des attentes vis à vis de l’autre, des jugements sur l’autre et des croyances sur comment la relation devrait fonctionner. Ceux-ci nous poussent à nous comporter d’une certaine manière. Vivre la relation avec plus d’ouverture et de curiosité signifie se libérer des anciens schémas d’action-réaction et mettre en pratique de nouvelles façons de voir les choses. Redécouvrir les relations en expérimentant des nouveaux comportements, permettra de faire évoluer la relation.  L’abandon des préjugés et idées préconçues sera bénéfique.

7 EXPRIMONS CE QUE NOUS VOULONS ET COMMENT NOUS VOULONS ÊTRE TRAITÉS

Les autres ne peuvent pas savoir ce que nous voulons et ce que nous pensons, à moins que nous ne le disions.

Les autres sont différents de nous, leurs attentes et leurs habitudes découlent d’une histoire de vie qui n’est pas la nôtre. Nous ne pouvons pas tenir pour acquis qu’ils devinent parfaitement nos besoins. Ils ne peuvent pas « lire nos pensées » ! Ainsi, communiquer ouvertement sera préférable, sinon, il y a un risque important de malentendus et déceptions évitables.

8 LES RELATIONS SONT CONTINUELLEMENT EN CHANGEMENT 

Bien que nous voudrions que certaines choses restent toujours les mêmes, tout change constamment dans ce monde. Nous évoluons et nos comportements changent. Nos goûts changent et des nouvelles attentes apparaissent. 

Le bouddhisme utilise le terme « impermanence » pour indiquer le flux de changements continu qui caractérise les phénomènes de la vie. Par conséquent, nos relations aussi évoluent avec le temps, nous obligeant à exercer notre capacité d’adaptation au changement.  Il est important d’accueillir ces transformations sans crainte et sans trop de résistance. Le refus de changement entraînerait souffrances et rigidités.

9 NOUS SOMMES LA LUMIÈRE… ET L’OMBRE

Chacun de nous possède des côtés agréables et des moins agréables. Nous n’avons pas envie qu’on nous rappelle nos côtés sombres. Mais ils sont bien là. Puisque ils sont bien inscrits dans notre mémoire et dans nos comportements, apprenons aussi à accepter qu’il en soit de même pour les autres. Nous ne pouvons pas être parfaits. Nous faisons des erreurs. C’est normal. 

10 TOUJOURS ÊTRE À L’HEURE ACTUELLE

La recherche montre que les personnes impliquées dans des relations positives et enrichissantes vivent plus longtemps et ont une vie pleine de sens. Néanmoins, nous menons des vies pressées dans lesquels nous sommes constamment distraits par mille stimuli éphémères et superficiels. Les réseaux sociaux, les vidéos, les séries remplissent une grande partie de notre temps. Faisons quelquefois l’expérience de rester sans stimuli, juste en pleine conscience dans le moment présent.  

Notre rythme affecte également nos relations sentimentales et interpersonnelles. Il les rend superficielles et insatisfaisantes. 

Quand nous sommes ensemble, essayons de l’être en pleine conscience. Se sentir connecté pour être présent pour l’autre. Ainsi, nous serons davantage nourri et satisfait, même si cette présence demande un effort. 

Observons ce que nous ressentons, sans jugement mais avec curiosité et bienveillance. De cette façon, nous pourrons non seulement vivre des moments intenses et profonds avec les gens, mais surtout modifier les comportements et réactions automatiques dysfonctionnels. Vivre plus en harmonie, plus heureux, une vie en concordance avec nos valeurs. 

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