Je suis hypocondriaque, mon témoignage

Je souhaite partager mon histoire avec vous pour que ce trouble soit plus connu, et aussi pour donner de l’espoir à ceux qui en souffrent.

Les prémisses de mes symptômes d’hypocondriaque

Au début de mes 22 ans j’étais une jeune femme assez épanouie. J’avais toujours été plutôt anxieuse, mais cette anxiété n’était pas non plus envahissante. Je travaillais en tant que serveuse pas très loin de chez moi. Je faisais en parallèle mes études. Mon travail et mes études me prenaient tout mon temps et cela me convenait. Car, je trouvais toujours un moment dans la semaine pour profiter de ma vie d’étudiante. En janvier 2019, j’ai senti une douleur inhabituelle au thorax. Alors que j’étais en pleine période d’examens, cette douleur me préoccupait énormément. Les examens ont toujours été une source de stress considérable pour moi.

La peur et l’anxiété se sont donc installées au fur et à mesure du temps. Il est vrai que ma nouvelle vie à Paris était plus compliquée que ce à quoi je m’attendais. En plus, ma douleur au thorax était devenu presque chronique et assez quotidienne. Parfois, j’avais l’impression de ressentir, des palpitations, des difficultés pour respirer…

Ces symptômes ont eu pour conséquence d’augmenter encore plus mon anxiété qui devenait incontrôlable. J’étais constamment inquiète pour ma santé. Mon médecin m’a prescrit des examens mais tout était normal. Il me rassurait mais le soulagement n’était que de courte durée…

Je passais beaucoup de temps à chercher des informations sur Internet pour essayer de comprendre ce qui n’allait pas. J’allais également fréquemment chez le médecin pour d’autres examens médicaux, même si ces examens ne révélaient rien d’anormal. J’étais persuadé d’avoir une maladie grave, au point d’être déçu de ne rien trouver d’anormal. Parce que j’avais l’impression que rien ne pouvait m’éloigner du danger de l’aggravation de tous mes symptômes.

Hypocondriaque et peur de mourir

Dans ma vie quotidienne, cette peur d’avoir une maladie grave s’était associé à la peur de mourir. J’ai commencé à moins sortir avec mes amis. J’ai quitté mon travail d’étudiant car j’avais peur qu’il ne me fatigue trop et contribue à mon état. Parfois, j’ai même trouvé des prétextes pour ne plus aller à la fac. J’étais persuadée que mon cœur pouvait me lâcher à tout moment, à cause d’une embolie pulmonaire ou d’un autre problème tout aussi sérieux.

Mon grand-père ayant fait un AVC, j’étais aussi persuadée que je risquais d’en faire un. J’avais un besoin constant de vérifier que tout allait bien. Par exemple, j’évitais de faire trop d’efforts, j’arrêtais les activités trop physiques et même de boire du café à cause de la caféine. Je faisais tout pour préserver mon cœur, je pensais que le stress ou la pratique des activités physiques pouvait multiplier trop dangereusement mes risques d’AVC. Cette angoisse de la maladie à laquelle je pensais constamment, m’a amené à dépenser mes économies pour me soigner. J’ai donc consulté plusieurs spécialistes comme des cardiologues en vain, cette peur était toujours présente. J’ai aussi pris plusieurs médicaments dont je n’avais finalement pas besoin pour lutter contre les AVC et différentes maladies.

Au fil des mois, je n’avais plus goût à rien. J’avais beaucoup de mal à avancer. Difficile de garder confiance en soi dans ce genre d’épreuve qui ne finit pas. J’ai donc dû me résigner à faire une pause dans mes études et dans mon job. Malheureusement, au lieu d’aller mieux, je pensais constamment à ce qui n’allait plus. J’ai commencé à sombrer dans une dépression, j’avais du mal à en parler à des proches de peur de leur jugements.

Hypocondriaque, les causes

Finalement, j’ai réussi à parler de mon problème à l’une de mes meilleures amies d’enfance. Je lui ai avoué que cette peur et cette angoisse sont devenues envahissantes après la mort de mon grand-père. Il était tombé malade, après un AVC et est décédé après une longue période de traitements médicaux. Cette expérience m’avait traumatisé. Cet évènement a déclenché une peur obsessionnelle de la maladie et de la mort.

J’ai pu enfin me résigner grâce à cette amie qui a pu percevoir ma détresse, d’aller consulter un psychologue. Je me suis renseignée sur les forums et j’ai appris que les thérapies comportementales et cognitives sont préconisées pour ce genre de difficulté.

J’ai pris mon premier rendez-vous chez Psy.link. Le psychologue a été très doux et bienveillant avec moi. Il m’a expliqué comment les troubles anxieux s’installent et se maintiennent. Notamment, à cause des évitements. J’ai pu travailler sur moi-même sans être jugée mais en étant considérée ce dont j’avais vraiment besoin. Moi qui avais souvent eu peur d’être jugée par les autres, je me suis senti écoutée.

J’ai finalement réalisé que j’avais développé une hypocondrie ou plutôt je l’ai accepté. J’étais victime d’un trouble anxieux qui me faisait avoir une peur obsessionnelle d’être malade ou de développer une maladie grave.

L’aide des TCC

Les thérapies comportementales et cognitives à distance m’ont permis de mieux gérer mon anxiété et de me confronter de manière progressive aux situations et pensées anxiogènes. Grâce à une dizaine séances et de nouveaux outils, j’ai appris à gérer mon stress et à mieux comprendre mes pensées irrationnelles.

Aujourd’hui je suis plutôt heureuse et fière. J’ai repris mes études. J’encourage sincèrement ceux qui souffrent d’hypochondrie de consulter un psychologue (après avoir consulté votre médecin et que celui-ci n’a rien trouvé d’anormal). La thérapie peut vraiment vous aider à dépasser ces difficultés !

Ce texte est issu de plusieurs témoignages et certains détails ont été modifiés pour préserver l’anonymat de nos patients.

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