La laxophobie ou la peur d’avoir une diarrhée en public

La laxophobie est un trouble anxieux peu connu par le grand public, néanmoins dans les cabinets de psychologues, ce trouble est assez fréquent.

La laxophobie est la peur extrême et irrationnelle d’avoir la diarrhée et de ne pas se retenir en public. Par conséquent, les personnes souffrant de ce trouble ressentent une anxiété intense à l’idée de ne pas être capable de se retenir. Cela entraîne des comportements d’évitements tels que l’isolement social et l’abandon de certaines activités de la vie quotidienne.

Les personnes souffrant d’une colopathie (le syndrome de l’intestin irritable) sont plus enclines à développer ce trouble. Le trouble peut avoir un impact significatif sur la qualité de vie d’une personne, car elle peut limiter les activités quotidiennes et causer une détresse émotionnelle importante. Cette peur peut interférer avec les activités normales d’une personne ou s’accompagner de symptômes tels que des attaques de panique ou des comportements d’évitement.

Laxophobie, l’origine de la phobie

Il nous est déjà tous arrivé d’être en situation de stress à l’idée de ne pas trouver des toilettes. Une intoxication alimentaire ou une infection de grippe intestinale peut conduire à un besoin urgent d’aller à la selle. Si on se retrouve dans un endroit où ce lieu saint n’est pas présent, c’est la panique! Néanmoins, cette peur est très ponctuelle et passagère et dès que nos intestins sont rétablis, elle disparait. Néanmoins, pour certaines personnes, cette peur devient disproportionnée et exagérée. Elle s’installe et devient chronique.

Les différentes causes de cette phobie

La laxophobie peut se déclencher suite à un épisode d’affection gastro-intestinale. Par exemple, une personne souffre de diarrhée et n’arrive pas à se retenir. Cet évènement vécu comme très embarrassant peut déclencher le trouble.

D’autres facteurs précipitants ou de prédisposition

  1. Les traumatismes passés : Une expérience traumatisante telle qu’un accident. Ainsi qu’une agression sexuelle, une maladie ou une blessure liée à l’élimination des selles peuvent conduire à l’apparition de cette phobie.
  2. Les troubles anxieux : Laxophobie peut être associée à d’autres troubles anxieux comme le trouble obsessionnel-compulsif (TOC), le trouble panique ou l’anxiété généralisée.
  3. Les facteurs culturels et sociaux : Certaines cultures et sociétés ont des croyances ou des normes sociales très fortes qui peut influencer la manière dont les individus perçoivent leur corps et leur capacité à contrôler leurs fonctions intestinales.
  4. Les facteurs biologiques : Des anomalies neurologiques ou physiologiques liées aux fonctions intestinales peuvent également contribuer à l’apparition de cette phobie.
  1. Les troubles alimentaires : Les personnes souffrant de troubles alimentaires tels que l’anorexie ou la boulimie peuvent être plus susceptibles de développer cette phobie en raison de leur préoccupation excessive pour leur corps et leur apparence physique.
  2. Les facteurs environnementaux : Des événements de la vie tels que le changement d’école, le déménagement ou la perte d’un être cher peuvent déclencher cette phobie chez certaines personnes.
  3. Les problèmes de santé mentale : Des troubles de santé mentale tels que la dépression ou le trouble de stress post-traumatique peuvent également contribuer à l’apparition de cette phobie.

Témoignage d’une personne souffrant de laxophobie

« Depuis que j’ai été victime d’une infection intestinale il y a quelques années, j’ai développé une peur importante de me faire dessus. J’ai toujours peur de perdre le contrôle de mes moyens à cause d’une diarrhée lorsque je suis hors de chez moi. Cette phobie a eu un impact énorme sur ma vie quotidienne. Je me suis privée de sorties, de voyages et même de voir ma famille de peur d’avoir une crise d’angoisse avec une envie impérative d’aller à la selle. J’ai modifié mon comportement pour éviter tout risque de me trouver dans un endroit où l’accès aux WC serait compliqué. Aussi, je fais attention à ce que je mange et à quelle heure je mange. Puis, je planifie aussi mes sorties en fonction de mes horaires de selles. Par exemple, je n’ose plus manger ou boire avant de sortir de chez moi, par peur de déclencher une diarrhée.. Je porte toujours des vêtements sombres pour masquer toute trace d’accident éventuel. Je portais des couches pendant une période. Il m’est arrivé de prendre certains médicaments pour me rassurer lorsque j’avais une obligation de sortir de chez moi. Je les prenais pour éviter une envie pressante d’aller aux toilettes. « Je suis conscient que mon comportement est irrationnel, mais je ne peux pas m’empêcher de penser au pire scénario possible. »

Patiente laxophobe

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La difficulté d’évoquer la laxophobie

Communiquer sur la laxophobie n’est pas facile. Les personnes qui en souffrent ont un sentiment de honte. Par conséquence, chercher de l’aide n’est pas chose aisée et demande parfois un certain courage. Pourtant, la peur d’être jugé ou moqué ne doit pas être un frein. Si vous souffrez de cette phobie, vous pouvez trouver une aide adaptée pour mieux la gérer. Les thérapies comportementales et cognitives ont fait leurs preuves pour lutter contre la laxophobie et d’autres phobies.

L’apport des TCC pour soigner la laxophobie

Un psychologue TCC est préconisé pour soigner la laxophobie. L’appui d’un psychologue permet de mieux comprendre le trouble, de s’exprimer en toute liberté sans craindre un quelconque jugement morale. Il permet de trouver des solutions adaptées pour mieux gérer la phobie et l’angoisse.

Les thérapies comportementales et cognitives aident à identifier et à modifier les pensées négatives et catastrophiques associées à cette peur. Les patients apprennent à reconnaître les pensées irrationnelles qui renforcent leur peur. Après, ils peuvent les remplacer par des pensées plus réalistes et positives.

Ensuite, les TCC utilisent des techniques de relaxation pour aider à réduire l’anxiété et la tension corporelle associées à la peur de se faire dessus. La relaxation progressive des muscles, la respiration profonde et la méditation sont des exemples de techniques qui peuvent aider à calmer l’esprit et le corps. La relaxation aura également un effet bénéfique sur les intestins, puisque les modifications physiologiques induites par le système nerveux sympathique ont tendance à accélérer le transit.

Les TCC utilisent également des techniques d’exposition pour aider les patients à affronter leur peur de se faire dessus. Cela peut inclure l’exposition graduée à des situations qui suscitent de l’anxiété, comme aller dans des endroits publics ou porter des vêtements qui peuvent être salis ou créer en imagination un scénario catastrophe pour après s’y exposer. En travaillant avec un thérapeute, les patients peuvent apprendre à faire face à leur peur et à réaliser que les conséquences redoutées ne sont pas aussi catastrophiques qu’ils le pensent.

N’hésitez pas à vous rendre sur Psy.link si vous avez besoin de consulter un psychologue. Celui-ci pourra vous apporter de l’aide et un soutien psychologique.

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