S’épanouir à la retraite 2/2

Article rédigé par Aurélie Roethinger, psychologue TCC chez Psy.link.

Comment se préparer pour s’épanouir à la retraite?

Nous avons exploré précédemment de premières notions concernant l’organisation du quotidien lors de la période de vie à la retraite. Soulignons l’importance d’avoir à la fois des points de repères, des activités qui donne un rythme et une cadence tout en restant ouvert à la nouveauté, aux situations imprévues. 

Nous allons approfondir ici d’autres notions autour de l’importance du lien social. Privilégier de choisir des activités qui ont du sens pour soi, qui correspondent à nos valeurs et aspirations.

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Se nourrir par le lien social

Le fait de se sentir soutenu est primordial au sentiment de bonheur. Un réseau familial, amical et/ou de couple satisfaisant contribue à l’épanouissement. Nous avons besoin d’être à l’aise de communiquer en obtenant des réponses satisfaisantes. Le soutien social est essentiel pour développer le sentiment de bien-être, et ce tout au long de la vie. On comprend donc facilement qu’à cette étape qui peut s’avérer déstabilisante, c’est un point important. Aussi, on sait qu’avec la retraite, le nombre de contacts sociaux a tendance à diminuer d’une manière parfois sous-estimée.

Pour développer son réseau social, les conseils évoqués précédemment restent pertinents. Être curieux, s’ouvrir à la nouveauté mais aussi faire le point sur ses relations actuelles en se questionnant sur celles que l’on gagnerait à développer. 

Pour approfondir ses relations cela peut passer par le fait de se confier davantage. En effet, en utilisant les notions de l’affirmation de soi (exprimer davantage ses émotions, opinions, besoins) on communique mieux. Aussi en s’investissant d’une manière différente auprès des personnes avec qui l’on souhaite passer plus de temps. Se poser les questions :

  • Quelles nouvelles activités peut-on faire ensemble ?
  • Quels sont nos points communs/centres d’intérêts communs ?
  • Que fait cette personne que j’aimerais découvrir ? 

Une autre crainte souvent mentionnée par les (futurs) retraités est les potentielles conséquences en termes de survenue de maladies, est notamment la notion de dépendance. Les questions fréquentes concernent le « comment continuer à stimuler son cerveau, sa mémoire ? ». Le fait de continuer à avoir une vie sociale satisfaisante est également une des réponses à cette préoccupation.

S’épanouir en donnant du sens à son quotidien

Un autre aspect essentiel à aborder est celui du sens que l’on donne à sa vie. Pour approfondir ce point la notion de bien-être et notamment la décomposition entre la perspective « hédonique » et « eudémonique » est intéressante. 

La première fait référence au ressenti d’affects agréables.

Le bien-être eudémonique, quant à lui, est davantage une recherche d’épanouissement, de sens à sa vie, de développement personnel.

On peut comprendre ces deux concepts comme évoquant pour le premier la recherche de ressentis plaisants, et pour le second la recherche d’une prise en compte de ses besoins psychologiques fondamentaux. 

A ce sujet, des études ont mis en évidence l’impact positif d’un bien-être eudémonique par l’engagement dans un quotidien ayant du sens. Une vie en lien avec les valeurs est une vie riche et épanouie. Les sphères qui en bénéficient sont notamment la santé physique, la longévité et un moindre impact des maladies.

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Comment favoriser ce type de bien-être ? 

Selon la théorie de l’autodétermination, compléter les trois besoins suivants permet le développement psychologique de l’individu ainsi que son sentiment de bien-être :

  • Besoin d’autonomie : se sentir libre et à l’origine de ses choix et comportements
  • Besoin de compétence : se sentir compétent pour relever des défis, pour agir dans son environnement
  • Besoin d’affiliation : se sentir connecté aux autres, avoir des relations satisfaisantes

Combler ses besoin afin de s’épanouir

Pour explorer ce qui, dans votre quotidien, permet de combler ou non ces besoins, prenez en note des activités que vous aimez faire ou que vous faites facilement et d’autres que vous n’aimez pas faire. Posez-vous ensuite la question de chacun de ces trois besoins. Pour lesquelles de vos activités sont-ils comblés ? Non comblés ? 

Les activités pour lesquelles ces trois « ingrédients » sont réunis sont bénéfiques pour notre santé mentale. Pour les autres, il est possible de rechercher ce qui permettrait de combler le ou les besoins qui ne le sont pas. Parfois, cela permet de se rendre compte qu’une activité que l’on avait choisi de poursuivre à un moment de notre vie, ne nous convient plus.

D’autres pistes pour favoriser le développement d’un quotidien ayant du sens est de réfléchir à ses valeurs. 

Quelles sont les notions importantes qui guident mon attitude face à la vie, mes pensées et mes comportements ? Comment je me vois dans 10 ans ? Que puis-je faire d’ici là pour aller dans le sens de mes valeurs ?

Questionnements liés aux valeurs

Ces questionnements permettent aussi d’observer à quel point nos actions vont dans le sens de nos valeurs. Pouvons-nous traduire ces dernières en nouveaux objectifs que nous souhaitons atteindre.

Si ces questionnements sont difficiles à mener seul, en discuter avec ses proches et/ou se faire accompagner par un psychologue peut aider à vivre au mieux, à s’adapter à cette nouvelle étape de la vie. 

En conclusion, il semble important de garder à l’esprit que pour vivre une retraite épanouie, il faut tenir compte de ce que l’on connaît de soi-même : Quels sont nos centres d’intérêts ? Nos ressources (activités, personnes, lieux) qui nous permettent de nous sentir bien ? Quelles sont nos valeurs, aspirations, nos besoins et comment a-t-on envie de les traduire dans un quotidien où notre marge de manœuvre est plus importante ?

Il semble aussi pertinent de faire preuve de bienveillance avec soi-même. Se laisser le temps de s’adapter à cette période peut aller de quelques mois à deux voire trois ans. Il faut parfois un peu temps avant de trouver son nouveau rythme.

Lire aussi d’Aurélie Roethinger : Je suis perfectionniste, c’est grave? et S’épanouir à la retraite 1/2

Bibliographie

ALAPHILIPPE Daniel, GANA Kamel, BAILLY Nathalie, « Le passage à la retraite : craintes et espoirs », Connexions, 2001/2 (no76), p. 29-40. DOI : 10.3917/cnx.076.0029. URL : https://www.cairn.info/revue-connexions-2001-2-page-29.htm

ARBUZ Georges, « Le départ à la retraite : perceptions et accompagnement », Retraite et société, 2013/2 (n°65), p. 168-178. DOI : 10.3917/rs.065.0168. URL : https://www.cairn.info/revue-retraite-et-societe1-2013-2-page-168.htm

ARBUZ Georges, « Vécu psychologique et enjeux du départ à la retraite », Nouvelle revue de psychosociologie, 2017/1 (N° 23), p. 57-70. DOI : 10.3917/nrp.023.0057. URL : https://www.cairn.info/revue-nouvelle-revue-de-psychosociologie-2017-1-page-57.htm

LAFRAMBOISE Andréanne, 2019. « Vivre une retraite épanouie : l’influence des besoins psychologiques dans différentes sphères de vie sur le bien-être psychologique pendant la retraite », Thèse de doctorat, université du Québec à Montréal. https://archipel.uqam.ca/12543/1/D3551.pdf

Pour aller plus loin 

Fonctionnement du cerveau et fonctions exécutives 

Le bien-être hédonique et eudémonique 

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