Les 5 phases de la dépression

La dépression est un trouble mental complexe qui peut se manifester de différentes manières et varier en intensité. La sévérité et la durée des symptômes peuvent différer d’une personne à l’autre. Certains l’expliquent en 5 grandes phases de la dépression.

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La phase 1 de la dépression : Analyser l’évènement déclencheur

Quelles sont les 5 grandes phases pour soigner la dépression ?

Les 5 phases de la dépression sont décrites ici à travers l’approche de la thérapie cognitive. Celle-ci est utilisé pour soigner efficacement le trouble dépressif.

Un évènement peut déclencher le processus dépressif chez une personne. L’événement déclencheur constitue souvent une situation stressante, traumatisante ou décevante. Cet événement peut varier considérablement d’une personne à l’autre. Aussi, chaque personne a sa propre sensibilité et vulnérabilité qui jouent un rôle important.

Nature de l’évènement

Il peut s’agir d’élément intérieur ou extérieur. Comme la perte d’un être cher, la fin d’une relation, la perte d’un emploi. Aussi des difficultés financières, des problèmes de santé, ou d’autres expériences de vie stressantes peuvent venir puiser dans les ressources de la personne. Ces événements peuvent être perçus comme des menaces à l’intégrité de soi, à la sécurité, à l’amour ou à l’estime de soi.

Interprétation subjective

Selon la TCC, ce n’est pas l’événement en soi qui engendre la dépression, mais plutôt, la façon dont la personne interprète et évalue cet événement. Deux personnes exposées au même événement peuvent réagir de manière différente en fonction de leurs interprétations individuelles.

Cognitions automatiques négatives

L’événement déclencheur donne généralement naissance à des pensées automatiques ou interprétations négatives. Par exemple, la perte d’un emploi peut conduire à des pensées telles que « Je suis un échec », « Je ne suis bon à rien ». Ces pensées automatiques sont souvent irrationnelles et exagérées.

Réaction émotionnelle immédiate

Les pensées négatives déclenchent par la suite une réaction émotionnelle. Caractérisée par des sentiments de tristesse, de désespoir, d’anxiété, ou de colère. Ces émotions sont souvent intenses et peuvent être difficiles à réguler à court, moyen et long terme.

Influence sur le fonctionnement quotidien

L’événement déclencheur et les pensées négatives qui en découlent peuvent influencer le fonctionnement quotidien de la personne. Par exemple, une personne qui perd son emploi pourrait commencer à se retirer socialement. Aussi, il pourra éviter des situations professionnelles qui lui génère de l’anxiété. Il peut devenir incapable de prendre des initiatives positives.

Cycle dépressif initial

C’est à ce stade que le cycle dépressif initial prend naissance. Les pensées négatives, les émotions et les comportements interagissent pour créer un cercle vicieux, où chaque composante renforce les autres, contribuant ainsi au maintien de la dépression.

En TCC, le travail du thérapeute consiste à explorer ces pensées automatiques, à les remettre en question, et à aider la personne à développer des stratégies plus adaptatives pour faire face à l’événement déclencheur. Cela implique souvent l’apprentissage de compétences de résolution de problèmes, de restructuration cognitive et de gestion émotionnelle.

La phase 2 de la dépression : Identifier les Pensées négatives automatiques

Les pensées négatives automatiques sont des pensées spontanées, rapides et souvent irrationnelles qui surviennent en réponse à des situations spécifiques. Elles jouent un rôle central dans le développement et le maintien de la dépression selon la thérapie cognitivo-comportementale (TCC).

Caractéristiques

Les pensées négatives automatiques sont des pensées qui surgissent de manière rapide et automatique en réaction à un événement ou une situation. Elles sont souvent spontanées et émotionnellement chargées, contribuant à l’intensification des émotions négatives associées à une situation.

Irrationalité

Ces pensées tendent à être irrationnelles et exagérées. Par exemple, face à un événement mineur, une personne dépressive peut avoir une pensée automatique comme « Tout va mal, ça ne s’arrangera jamais ». Ces pensées ne reflètent pas nécessairement la réalité objective de la situation.

Automatisme

Les pensées négatives automatiques sont effectivement automatiques, ce qui signifie qu’elles surgissent sans effort conscient. Les individus peuvent ne pas être pleinement conscients de ces pensées, mais ressentir les émotions négatives qui en découlent de manière très intense.

Thèmes récurrents

Les pensées négatives automatiques peuvent suivre des thèmes récurrents liés à la dévalorisation de soi. La vision pessimiste du futur, et une interprétation négative des expériences présentes. Par exemple, des pensées comme « Je suis inutile », « Rien ne va jamais s’arranger », ou « Tout le monde me rejette ».

Impact sur les émotions

Ces pensées contribuent directement à la détresse émotionnelle associée à la dépression. Les émotions telles que la tristesse, la colère, l’anxiété ou le désespoir sont souvent intensifiées par ces pensées négatives automatiques.

Cycle dépressif

Les pensées négatives automatiques font partie du cycle dépressif. Elles influent sur les émotions, qui à leur tour influent sur les comportements. Par exemple, des pensées automatiques négatives telles que « Je ne vaux rien » peuvent conduire à des comportements d’évitement social et à une baisse de l’estime de soi, contribuant ainsi à la persistance de la dépression.

En TCC, le travail consiste à aider la personne à identifier et à remettre en question ces pensées négatives automatiques. Le thérapeute encourage le patient à examiner la validité de ces pensées, à rechercher des preuves contraires, et à développer des pensées plus équilibrées et réalistes. Cela fait partie du processus de restructuration cognitive visant à modifier les schémas de pensée dysfonctionnels associés à la dépression.

colère et résistance

La phase 3 de la dépression : Examiner les cognitions intermédiaires

Définition : Les croyances intermédiaires sont des cognitions qui se situent entre les pensées automatiques négatives et les croyances fondamentales. Elles sont moins conscientes que les pensées automatiques et ont tendance à être plus élaborées. Elles agissent comme une couche intermédiaire dans le processus de pensée.

Les pensées automatiques sont issues des croyances intermédiaires, qui sont des croyances sous-jacentes qui modifient l’interprétation de la situation. Les croyances intermédiaires forment les pensées automatiques négatives. Par exemple, Eva a la croyance intermédiaire « Si je rate quelque chose cela veut dire que je suis nulle » et « Si quelqu’un m’apprécie pas cela veut dire que je suis sans valeur ». Dans une situation où Eva cuit trop un gâteau au four, elle se dira immédiatement « je ne sais pas faire à manger » . Aussi, lorsque Eva arrive à son travail et sa collègue ne lui dit pas « bonjour » elle aura la pensée automatique « elle ne m’apprécie plus ». Donc, les croyances intermédiaires font émerger les pensées automatiques.

Influence sur les émotions

Ces croyances intermédiaires jouent un rôle crucial dans la manière dont les pensées automatiques influencent les émotions. Elles contribuent à donner une signification plus profonde à une situation. Par exemple, une pensée automatique négative comme « Je suis un échec » pourrait être accompagnée d’une croyance intermédiaire telle que « Si je ne réussis pas dans ma carrière, personne ne m’aimera ».

Relation avec les schémas de pensée

Les croyances intermédiaires sont liées aux schémas de pensée sous-jacents, qui sont des croyances plus générales sur soi-même, les autres et le monde. Ces schémas de pensée ou croyances fondamentales sont souvent formés dès l’enfance et peuvent influencer la manière dont une personne interprète les événements tout au long de sa vie.

Développement au fil du temps

Les croyances intermédiaires peuvent évoluer au fil du temps en réponse à différentes expériences de vie. Par exemple, une personne qui a connu des échecs répétés peut développer des cognitions intermédiaires telles que « Je ne réussis jamais, peu importe mes efforts ».

Identification

En thérapie, le travail consiste à aider la personne à identifier ces croyances intermédiaires. Cela peut nécessiter une exploration approfondie des pensées automatiques et une réflexion sur les schémas de pensée sous-jacents qui influencent la perception de soi et du monde.

Modification des croyances intermédiaires

Une fois identifiées, les croyances intermédiaires peuvent être examinées de manière critique. En collaboration avec le thérapeute, le client explore des preuves contraires, cherche des interprétations alternatives, et travaille à développer des pensées plus équilibrées et adaptatives.

Réduction du cycle dépressif

En changeant ces croyances intermédiaires, la personne peut commencer à modifier la manière dont elle interprète les situations. Ce qui permet de réduire l’intensité des émotions négatives associées. Cela contribue à briser le cycle dépressif et à favoriser des réponses plus fonctionnelles aux défis de la vie.

En résumé, les croyances intermédiaires représentent un niveau de pensée qui connecte les pensées automatiques négatives avec les schémas de pensée sous-jacents, jouant un rôle essentiel dans la compréhension et le traitement de la dépression en TCC.

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En combinant l’auto-exploration pendant la phase de négociation avec l’orientation et le soutien actif d’un thérapeute formé en TCC, la personne peut développer des compétences qui favorisent un rétablissement durable. Les TCC sont souvent recommandées comme traitement de première ligne pour la dépression en raison de leur efficacité démontrée.

La phase 4 : Décrire les émotions et comportements

Les pensées négatives et les cognitions intermédiaires déclenchent des émotions telles que la tristesse, la désespérance, et l’anxiété. Ces émotions peuvent à leur tour influencer les comportements de la personne. Les comportements peuvent inclure le retrait social, la procrastination, ou d’autres stratégies d’évitement, ce qui contribue à maintenir le cycle dépressif.

Nature des émotions

Les émotions ressenties dans le contexte de la dépression incluent souvent la tristesse, la culpabilité, la désespoir, l’anxiété, la colère, et parfois l’apathie. Ces émotions sont souvent intenses et durables, contribuant à l’expérience dépressive.

Rôle dans la dépression

Les émotions négatives sont déclenchées par les pensées automatiques négatives et les croyances intermédiaires. Par exemple, une pensée automatique négative comme « Je suis un échec » va conduire à des émotions de tristesse et de désespoir.

Cycle émotionnel

Les émotions négatives peuvent alimenter un cycle dépressif. Elles influent sur la manière dont une personne perçoit elle-même, les autres et le monde. En retour, ces perceptions altérées contribuent à des pensées automatiques négatives, créant un cercle vicieux.

Impact sur le comportement

Les émotions influencent les comportements. Par exemple, une personne se sentant très anxieuse peut être encline à éviter certaines situations. Alors que, quelqu’un éprouvant un fort sentiment de désespoir peut adopter des comportements d’isolement social.

Nature des comportements

Les comportements associés à la dépression peuvent inclure l’isolement social, le retrait des activités plaisantes, la procrastination, l’utilisation de substances pour faire face, des changements dans les habitudes alimentaires et de sommeil, voire des comportements auto-destructeurs.

Rôle dans la dépression

Les comportements adoptés par une personne dépressive peuvent renforcer le cycle dépressif. Par exemple, l’isolement social peut limiter les opportunités de recevoir un soutien, agissant comme un facteur de maintien de la dépression.

Cycle comportemental

Les comportements influent sur les émotions. Un comportement d’évitement peut temporairement soulager l’anxiété, mais à long terme, il contribue à l’isolement social et à la détérioration du bien-être émotionnel.

Impact sur les pensées

Les comportements peuvent également influencer les pensées automatiques. Par exemple, une personne qui évite constamment les situations sociales peut renforcer la croyance automatique « Personne ne m’aime » en ne donnant pas la chance à des expériences positives de contredire cette croyance.

Intervention en TCC

Modification des comportements : En TCC, l’intervention implique souvent des techniques visant à modifier les comportements dysfonctionnels. Cela peut inclure l’utilisation de la planification d’activités agréables, la promotion de l’exposition progressive à des situations redoutées, et le développement de stratégies de résolution de problèmes.

Gestion émotionnelle : Les techniques de gestion émotionnelle, telles que la pleine conscience et la régulation émotionnelle, sont également utilisées pour aider les individus à faire face aux émotions négatives de manière plus adaptative.

Briser le cycle dépressif : En travaillant simultanément sur les pensées, les émotions et les comportements, la TCC vise à briser le cycle dépressif en modifiant les schémas de pensée, en régulant les émotions, et en favorisant des comportements plus fonctionnels et adaptatifs.

Les émotions et les comportements jouent un rôle central dans la compréhension de la dépression en TCC, et l’intervention thérapeutique vise à modifier ces aspects pour favoriser un changement positif dans l’expérience dépressive de la personne.

La phase 5 de la dépression : Casser le cycle dépressif

Les pensées, émotions et comportements se renforcent mutuellement, créant un cycle autoperpétuant. Plus la personne engage des pensées négatives et des comportements d’évitement, plus la dépression persiste.

La TCC intervient en identifiant et en modifiant ces schémas de pensée négatifs, en enseignant des stratégies de coping plus adaptatives, et en promouvant des comportements qui contrecarrent le cycle dépressif.

Renforcement des schémas de pensée négatifs

Les schémas de pensée négatifs identifiés précédemment, tels que les pensées automatiques et les croyances intermédiaires, se renforcent au fil du temps. Plus une personne engage ces pensées, plus elles deviennent enracinées et difficiles à remettre en question.

Répétition des comportements maladaptatifs

Les comportements maladaptatifs adoptés en réponse aux émotions dépressives, tels que l’évitement social ou le retrait d’activités plaisantes, se répètent et contribuent à maintenir la dépression. Ces comportements ont tendance à limiter les opportunités d’expériences positives et de renforcements positifs.

Auto-renforcement émotionnel

Les émotions dépressives peuvent être auto-renforcées. Par exemple, des pensées négatives automatiques peuvent conduire à des comportements d’évitement, qui à leur tour peuvent renforcer les pensées négatives et intensifier les émotions dépressives. Cela crée un cercle vicieux difficile à briser.

Croyances sous-jacentes

Les croyances sous-jacentes négatives sur soi-même, sur les autres et sur le monde continuent à influencer la perception de la personne et à renforcer les schémas de pensée dépressifs. Ces croyances sont souvent profondément enracinées et ont souvent été présentes depuis longtemps.

Résistance au changement

La personne peut développer une résistance au changement en raison de la familiarité et de la prévisibilité du cycle dépressif. Les schémas de pensée négatifs peuvent offrir une certaine forme de compréhension ou de « confort » même s’ils sont dysfonctionnels.

Interventions en TCC pour briser le cycle de la dépression :

  • Identification des schémas de pensée : La TCC intervient en aidant la personne à identifier et à prendre conscience des schémas de pensée négatifs qui contribuent au maintien de la dépression. Cela inclut la reconnaissance des pensées automatiques, des cognitions intermédiaires et des croyances sous-jacentes.
  • Restructuration cognitive : Le thérapeute travaille avec le client pour remettre en question ces schémas de pensée, en examinant les preuves contraires, en développant des pensées plus équilibrées et en encourageant des perspectives alternatives. Cela vise à modifier les schémas de pensée dysfonctionnels.
  • Changement comportemental : L’intervention inclut également la modification des comportements maladaptatifs. Cela peut impliquer la planification d’activités plaisantes, l’exposition progressive à des situations redoutées et l’apprentissage de stratégies de résolution de problèmes pour faire face aux défis de manière plus constructive.
  • Gestion émotionnelle : L’acquisition de compétences de gestion émotionnelle, telles que la pleine conscience et la régulation émotionnelle, aide à interrompre le lien entre les pensées négatives et les émotions dépressives, brisant ainsi le cercle vicieux.
  • Prévention des rechutes : Une fois que le cycle dépressif est brisé, la TCC se concentre sur la prévention des rechutes en renforçant les compétences acquises et en développant des stratégies d’adaptation durables pour faire face aux défis futurs.

Les 5 phases de la dépression : ce qu’il faut retenir

Phase 1 : Analyser l’événement déclencheur

Les 5 phases du traitement de la dépression débutent par l’identification d’un événement déclencheur, stressant ou traumatisant.

La nature de l’événement, qu’il soit interne ou externe, influence la perception de la personne, déclenchant des pensées automatiques négatives.

La réaction émotionnelle immédiate, telle que la tristesse ou l’anxiété, impacte le fonctionnement quotidien, entraînant un cycle dépressif initial.

En thérapie cognitive, le travail consiste à explorer et à remettre en question ces pensées automatiques pour développer des stratégies adaptatives.

Phase 2 : Identifier les pensées négatives automatiques

Les 5 phases de la dépression se poursuivent par l’identification des pensées négatives automatiques, spontanées et irrationnelles. Ces pensées jouent un rôle central dans le développement de la dépression.

Ces pensées, liées à des thèmes récurrents de dévalorisation de soi, contribuent à intensifier les émotions négatives.

En TCC, l’intervention vise à aider la personne à identifier et remettre en question ces pensées, favorisant des pensées plus équilibrées et réalistes.

Phase 3 : Examiner les croyances intermédiaires

Les cognitions intermédiaires, pensées entre les automatismes négatifs et les croyances fondamentales, modifient l’interprétation de la situation.

Ces pensées intermédiaires influent sur les émotions en donnant une signification plus profonde à une situation.

Identifiées en thérapie, ces cognitions intermédiaires sont modifiées pour réduire l’intensité des émotions négatives, brisant le cycle dépressif.

Phase 4 : Décrire les émotions et les comportements

Les pensées négatives et les cognitions intermédiaires déclenchent des émotions telles que la tristesse et l’anxiété, qui influent sur les comportements.

Les comportements associés à la dépression, tels que l’isolement social, renforcent le cycle dépressif.

En TCC, l’intervention implique la modification des comportements et la gestion émotionnelle pour briser le cercle dépressif.

Phase 5 : Casser le cycle dépressif

Les 5 phases du traitement de la dépression se terminent par la nécessité de casser le cycle dépressif.

La TCC intervient en identifiant et modifiant les schémas de pensée négatifs, enseignant des stratégies adaptatives et promouvant des comportements contrant le cycle dépressif.

La prévention des rechutes est une étape essentielle après avoir brisé le cycle dépressif, renforçant les compétences acquises et développant des stratégies d’adaptation durables.

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L’article a été approuvé par le comité scientifique de Psy.link.

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