Utilisation des réseaux sociaux et dépression chez les adolescents

addiction digitale adolescent

Depuis une vingtaine d’années, l’utilisation des médias s’est totalement transformée. Nous nous sommes passés de la télévision, des journaux et du cinéma à l’utilisation de nombreux appareils portables avec accès à l’internet. Actuellement, plus de 90% des adolescents ont accès à l’internet et 77% des utilisateurs d’internet ont un compte sur les réseaux sociaux. Les huit réseaux les plus utilisés dans la population générale sont : Facebook, Instagram, LinkedIn, YouTube, Twitter et Pinterest, TikTok et SnapChat. Parmi les adolescents, SnapChat, Instagram et YouTube sont les plus plébiscités. 

Réseaux sociaux

Contributions positives des réseaux positifs

Sans aucun doute, les contributions positives des sites de réseaux sociaux sont nombreuses. En effet, ils jouent un rôle de soutien social, bénéfique à la santé mentale des adolescents. Ils contribuent également positivement aux relations, avec une simplification de la communication avec la famille et les pairs. Puis, le partage d’informations est non négligeable. Cependant, la sur-utilisation peut être dangereuse. En effet, l’adolescent peut avoir un rapport de dépendance au réseautage et développer ou amplifier à un certain nombre de psychopathologies, en particulier la dépression. 

Dépression chez l’adolescent

Expériences sociales sur les réseaux sociaux

Des chercheurs ont étudié comment l’adolescent se représente le fait d’avoir un compte sur les sites de réseautage social. En effet, le profil affiché sur les sites de réseaux sociaux est souvent à l’image de ce qui est attendu dans les expériences sociales de l’adolescent. Il est important d’avoir beaucoup de contacts ou followers, faire des publications et recevoir des messages d’approbation. Malheureusement, ces expériences sociales ne contiennent pas la profondeur des relations sociales réelles. Les médias sociaux peuvent fournir, à tort, l’expérience d’intimité amicale. Idéalement, la présence sur les réseaux sociaux ne doit pas remplacer celle dans la vraie vie ! Les relations et la communication sur les réseaux sociaux peuvent être complémentaires aux relations réelles. Elles ne peuvent pas les remplacer.

La validation de nos expériences sociales sur les réseaux sociaux

Étant donné que les interactions en ligne offrent une sorte d’amusement, les adolescents peuvent se satisfaire de cette forme d’expérience sociale. Ils réduisent ainsi les interactions par d’autres moyens. Par conséquent, ils passent à côté des vraies relations, sources d’expériences émotionnelles intenses, stimulantes et authentiques. Le contact avec l’autre peut permettre de réguler les émotions. Par exemple, partager un moment ensemble apporte du bien-être et de la satisfaction. Lorsque l’on est ensemble, on partage aussi des émotions. En effet, l’être humain régule ses émotions dans le contact avec l’autre. Tout le monde sait, comment cela peut être apaisant de parler à un(e) bon(ne) ami(e). Partager des moments intenses peut être à la fois très excitant et unificateur. 

L’espèce humain est sociable par définition et il a besoin d’être reconnu par ses pairs. Être exclu du groupe, génère de la honte et de l’anxiété. À cet égard, les sites de réseautage social fonctionnent comme un nouveau système d’appartenance. 

Régulation des émotions

Les compétences de régulation des émotions sont des compétences importantes acquises dans l’enfance et l’adolescence. Réguler ses émotions permet de gérer les émotions négatives, tristesse, colère, peur… Lorsque nous faisons face aux événements difficiles de la vie, nous avons des émotions intenses. Savoir les réguler sainement permet une résilience. En effet, les expériences sociales sur les réseaux sociaux ont certaines propriétés de régulation des émotions pour les adolescents. Ces relations virtuelles peuvent elles permettre d’apprendre à réguler les émotions de la même manière que nous apprenons dans les relations in vivo?

La relation entre l’utilisation problématique d’Internet et les difficultés de régulation des émotions a été étudiée dans la littérature. Il a été démontré que les symptômes dépressifs augmentent lorsque le web est utilisé dans un but de la régulation des émotions. Compte tenu de ces résultats, l’utilisation intensive des réseaux sociaux peut être considérée comme une méthode dysfonctionnelle de régulation des émotions. Une autre variable qu’il faut prendre en compte est l’isolement social. L’utilisation intensive des médiatrices des réseaux sociaux renforce l’isolement et creuse ainsi la vulnérabilité à la psychopathologie. 

En effet, pour certains adolescents les interactions sociales sont difficiles et l’environnement cybernétique dans lequel ceux-ci peuvent interagir est une échappatoire pour éviter l’expérience émotionnelle de l’interaction face à face. Dans ce contexte, selon la théorie des compétences sociales inadéquate développée par Caplan (2002), l’observation selon laquelle « Internet peut être le Prozac de la communication sociale » est particulièrement pertinente. Caplan, avance que le problème est l’isolement social et le choix exclusif d’internet pour les expériences sociales.

Addiction aux réseaux sociaux et dépression

Une étude a révélé que le fait d’interagir seulement par messages dans les réseaux sociaux peut constituer une addiction qui est associée à la dépression. En effet, un cercle vicieux augmente l’anxiété et l’isolement social existant, engendrant ainsi la dépression. Les résultats de cette étude étayent la littérature puisqu’elle avance que les adolescents diagnostiqués avec dépression utilisent plus largement les sites de partage social. Si cette activité est excessive, elle peut conduire à la dépression. La personne dépressive a tendance à s’isoler davantage de son entourage social. Par conséquent, l’isolement augmente le déficit des relations sociales déjà existant.

De l’autre côté de l’équation, la déficience de la régulation des émotions présente chez les adolescents peut elle-même conduire à l’utilisation de sites de réseautage social, engendrant un cercle vicieux, entraînant à nouveau la dépression. 

Questionnaires psychométriques

Découvrez tous nos tests et questionnaires pour vous évaluer.
Attention, les tests ne permettent pas de poser de diagnostic, si les résultats vous inquiètent, parlez-en avec un professionnel.

Utilisation des parents d’internet et réseaux sociaux

L’utilisation d’internet par les parents influence celle de leurs adolescents. En effet, le comportement et les attitudes des parents en lien avec le cyber-environnement et la technologie déterminent l’approche de l’adolescent à l’égard du ceux-ci. Dans une étude, il a été démontré qu’un style de gestion restrictif de la part des parents concernant l’utilisation d’Internet et de la technologie réduisait le risque de dépendance à Internet.

Une étude a révélé que les parents d’adolescents déprimés utilisaient plus intensivement les sites de partage social. L’utilisation intensive des médias sociaux par les parents peut conduire à une utilisation plus intense par les adolescents grâce à l’apprentissage social et, par conséquent, conduire à la psychopathologie. En outre, l’utilisation intensive des médias sociaux par les parents peut avoir causé un déficit de suivi et de supervision, entraînant une utilisation excessive d’Internet par leurs adolescents.

Des signes méritant une attention des parents

  • L’utilisation de réseaux sociaux a tendance à augmenter
  • Votre ado passe de plus en plus de temps collé à son téléphone
  • Son humeur est changeante
  • Il n’a pas ou peu de relations dans la vraie vie
  • Une baisse conséquente des résultats scolaires

Une bonne communication avec son adolescent sera importante pour désamorcer une difficulté et prévenir la dépression.

La plateforme de psychologues TCC en ligne

Réservez une téléconsultation avec un psychologue.

Retour haut de page