L’insomnie, un business qui rémunère

Nombreuses sont les personnes qui souffrent du « mal dormir ». On pourrait même dire que l’insomnie est un fléau pour la société actuelle. C’est aussi, un business en pleine croissance qui fait la fortune de certains ! Applications, dispositifs, bandeaux, montres connectées, la liste est très longue. L’ingéniosité des entreprises est sans limite.

L’insomnie chronique occupe une place importante dans la vie de celui qui en souffre. D’abord les inquiétudes qui concernent les répercussions sur la santé du fait du manque de sommeil. Celles-ci sont régulièrement alimentées par les médias, « Mal dormir, une cause de la maladie d’Alzheimer », ou « Ne pas assez dormir, peut vous faire perdre 10 ans d’espérance de vie… ». Bravo, ainsi, se sent-on encore plus stressé !

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Fatigue et manque d’énergie, conséquences de nuits trop courtes… « Le coup de barre » dans l’après-midi où même 4 cafés ne réussissent pas l’atténuer. Enfin, ces signes visibles sur le visage avec cernes ou peau terne. Le « Tu as l’air crevée ! » en arrivant au bureau fait toujours plaisir !

J’ai peur pour ma santé

La fonction du sommeil est de réparer et permettre à tout notre organisme de récupérer. Nous dormons entre 5-8 heures par 24h. Le besoin est très variable selon les individus. Certaines personnes n’ont besoin que de 5 heures, alors que d’autres, en nécessitent jusqu’à 9. La moyenne se situe autour de 7 heures. Saviez-vous que notre cerveau et notre corps forment un système incroyablement performant pour satisfaire ce besoin. Ils sont capables de s’autoréguler… En effet, on ne devrait pas avoir besoin d’intervenir. Le problème est précisément de vouloir contrôler ce système automatique et instinctif. 

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L’effet de l’insomnie sur notre santé

Nombreuses sont les recherches relatives aux répercussions du manque de sommeil sur notre santé. Dans les recherches sérieuses, on compare deux groupes, un, composé d’insomniaques et un autre d’individus sans problème de sommeil, ce sont des « sujets contrôles ». Des études ont évalué les effets sur la mémoire, la santé physique et l’humeur. Leurs résultats ne mettent pas en évidence de franches preuves que les insomniaques seraient plus affectés que les « sujets contrôles ». Ainsi, les inquiétudes du manque de sommeil sur la santé ne sont pas justifiées. Les articles dans la presse populaire n’ont que très peu d’appui scientifique et engendrent souvent une anxiété inutile. Indirectement, ils empêchent de relativiser le problème en le nourrissant au contraire. 

Par contre, il existe des liens entre certains troubles psychologiques et le sommeil. En effet, une diminution du besoin de sommeil peut être précurseur d’un épisode maniaque dans le trouble bipolaire. Quant à la dépression, le sommeil y est très souvent perturbé. L’anxiété a également un effet sur notre sommeil, puisqu’il y a une augmentation du cortisol, le système d’éveil est alors accentué. Ce qui implique une détente et endormissement plus difficiles.

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Quand on a tout essayé

La personne commence à s’inquiéter et va redoubler d’efforts pour retrouver un bon sommeil. Les stratégies qu’elle peut mettre en œuvre pourront être : se faire prescrire des somnifères, consommer des tisanes, changer de matelas, éviter l’alcool le soir, limiter sa consommation de café, ne plus sortir le soir, méditer… etc. Certaines de ces stratégies (pas toutes) sont très pertinentes puisqu’elles permettront de mettre en place de nouvelles saines habitudes. En effet, diminuer sa consommation d’alcool aura des bénéfices globaux dans la vie de cette personne, changer son matelas dure pourrait être aussi bénéfique pour le dos.

Or, il y a des stratégies qui ne servent à rien, n’ayant strictement aucun effet direct sur le sommeil. Ainsi, ne plus sortir le soir peut isoler la personne d’un réseau social qui lui procurait beaucoup de plaisir et cet isolement peut l’mener à la dépression dans le pire des cas. 

Certaines stratégies néfastes risquent de prolonger et installer le trouble. Par exemple, prendre des somnifères. Certes, ils feront dormir, mais une fois le traitement interrompu inquiétudes et problème reviennent. 

Si les gens avaient le réflexe de consulter un spécialiste, dès le début problème, nombreux seraient ceux qui pourraient éviter une aggravation. En effet, un spécialiste peut grâce aux méthodes comportementales et psychoéducatives remédier à un dysfonctionnement débutant. 

Et notre instinct?

Notre besoin de dormir est instinctif. Tout comme le besoin de se nourrir est indispensable à notre survie, dormir est vital. En situation de privation notre corps mettre en place des mécanismes de survie car ces fonctions sont primordiales. 

Notre sommeil se décompose en plusieurs phases. Premièrement, la phase de l’endormissement. Dans cette dernière, le sommeil est très léger, si l’on se réveille, une impression de ne pas avoir dormi se manifeste. Deuxièmes, le sommeil lent léger suivi par un sommeil lent profond. Cette dernière est la plus récupératrice, représentant entre 20 et 25 % de la durée du sommeil. En enfin, s’ensuit, la phase REM. C’est une phase d’activation cérébrale combinée, sommeil profond. Elle représente également 20 et 25% du sommeil. Tout en étant la phase des rêves.

Lorsqu’une personne est très fatiguée, on dit qu’elle a une pression de sommeil importante. Ce besoin en sommeil aura une incidence sur le sommeil profond. En effet, la proportion de sommeil lent profond augmentera. C’est comme si le corps régulait tout seul son besoin de récupération. Ceci devrait rassurer les personnes qui pensent que si elles dorment peu, elles ne récupèreront pas. 

Si on a eu un sommeil satisfaisant auparavant, il n’y a aucune raison à ne pas le retrouver ultérieurement. Certes, un évènement dans la vie peut le perturber… Mais, en laissant faire le système, il s’autorégulera. L’insomnie n’est pas une fatalité. Parfois les patients pensent que leur insomnie aurait une cause physiologique inconnue. Non, le plus souvent, l’insomnie se chronicise car les personnes commencent à s’inquiéter quant à leur sommeil.

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Attention, les tests ne permettent pas de poser de diagnostic, si les résultats vous inquiètent, parlez-en avec un professionnel.

Les thérapies cognitives et comportementales pour soigner l’insomnie

Les thérapies cognitives et comportementales (TCC) se basent sur des études qui ont validé l’efficacité des protocoles. Une étude scientifique permet de tester une méthode puisqu’on va y comparer des groupes. Différents traitements vont être appliqués à ces derniers. Puis, on mesure les résultats et à partir de ceux-ci, on peut avancer qu’une méthode est efficace ou non. Nous, les thérapeutes TCC, savons qu’il faut éduquer le patient. Il doit comprendre son trouble et le fonctionnement du sommeil. Ceci lui permettra de rationnaliser et dédramatiser et s’il est expert de son problème, il se sentira moins vulnérable. Les connaissances lui donnent un certain pouvoir.

Des méthodes comportementales sont très efficaces. Comme je l’ai déjà mentionné, la personne qui rencontre des difficultés va tout d’abord essayer toutes sortes de stratégies. Le plus souvent ces stratégies ne sont pas adaptées pour résoudre les insomnies à long terme. Les méthodes comportementales ont comme objectif d’apporter des changements comportementaux nécessaires pour implémenter une amélioration. « Restreindre le temps passé au lit » peut surprendre les insomniaques. Ils essaient souvent de stimuler leur sommeil en passer le plus de temps possible au lit. L’objectif est de ne rester au lit, que le temps nécessaire pour dormir. Le lit ne sert qu’à cet usage, il n’est là ni pour travailler, ni pour regarder des films.

En effet, la restriction du sommeil va augmenter la pression de sommeil. Ce phénomène naturel d’autorégulation a ainsi la possibilité de revenir en force et agir. En plus, la personne reprendra confiance en constatant qu’elle est parfaitement capable de dormir. Ceci la rassurera. La restriction du sommeil est une méthode contraignante. Il vaut mieux être accompagné par un professionnel ou suivre un protocole explicatif.

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Photo by Andrea Piacquadio from Pexels

L’insomnie et le sommeil ne sont pas des mystères. Malheureusement, aujourd’hui, la souffrance relative au sommeil est devenue un « business » qui génère beaucoup d’argent. Les méthodes vendues ne sont pas efficaces pour celui qui souffre d’insomnie. Les gens perdent du temps alors qu’une bonne méthode issue de recherches validées pourraient leur apporter une remédiation efficace et rapide.

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Le sommeil, un business qui rémunère

Pour ceux qui veulent savoir plus sur le sommeil et l’insomnie, rendez-vous sur notre page dédiée Sommeil.

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